Quel impact peut avoir la connaissance de sa classe pour les années 2025 et 2026 sur le parcours scolaire ?

Posté par : Fantomas - le le 21 Juillet 2025

Fantomas :

Je me demandais, en fait, si anticiper sa classe (genre, savoir qu'on sera en seconde C l'an prochain, ou en terminale S option maths expertes dans deux ans) pouvait influencer la motivation ou les choix d'orientation. Est-ce que ça donnerait plus de temps pour se préparer, ou au contraire, est-ce que ça pourrait stresser certains élèves ? J'imagine que ça dépend des personnalités, mais je suis curieux de savoir si des études se sont penchées là-dessus...

Commentaires (11)

AiguilleurZélé73 :

Mouais, l'anticipation, ça a ses bons et ses mauvais côtés. 🤔 Perso, je pense que ça dépend vachement du profil de l'élève. Si t'as un gamin qui a besoin de temps pour digérer les infos, ça peut l'aider à se projeter et à mieux organiser son travail. Mais si t'as un stressé de la vie, ça peut le paralyser complètement. Pis faut voir aussi le niveau de précision de cette "prédiction". Si on parle juste d'une tendance générale (genre "t'as le profil pour aller en filière scientifique"), c'est une chose. Si on lui dit "tu seras en seconde C avec M. Dupont et Mme Michu", là, ça devient flippant. 😅 Après, faut pas se leurrer, le "dispositif pédagogique collège" (si on se fie aux "priorités 2025-2026" et "cycle hautes études" que tu mentionnes) ça risque d'être surtout du blabla technocratique pour justifier des coupes budgétaires. On nous bassine avec l'"autonomie de l'élève", mais derrière, c'est souvent moins de moyens et plus de pression. J'ai vu des études (chiffres à l'appui !) que le stress lié à l'orientation est en constante augmentation chez les jeunes. C'est pas en leur filant des infos parcellaires deux ans à l'avance que ça va arranger les choses... 🙄 Enfin, faut aussi se demander si cette "prédiction" ne risque pas de biaiser les choix. Si on dit à un élève qu'il est "fait pour les maths", il risque de s'auto-censurer et de ne même pas essayer d'autres matières qui pourraient pourtant lui plaire. Bref, prudence, prudence... 🧐
Fantomas :

Quand tu dis que ça peut biaiser les choix, je suis assez d'accord. C'est le risque de l'effet Pygmalion, non ? Si on te colle une étiquette, t'as tendance à te conformer, même inconsciemment. Et puis, bon, les "profils types", ça existe pas vraiment, chacun évolue à son rythme.
CosmicRunner :

L'effet Pygmalion, carrément. C'est un cercle vicieux si on n'y prend pas garde. Si on prend l'exemple des filières scientifiques, et vu que AiguilleurZélé73 parle de coupes budgétaires, j'ai lu une étude (de l'Observatoire des inégalités, je crois) qui montre que les filles sont souvent moins encouragées que les garçons, même à niveau égal. Du coup, elles s'auto-censurent plus facilement, et on se retrouve avec des classes de maths expertes quasi exclusivement masculines. C'est dommage, parce qu'on se prive de talents potentiels. Les chiffres sont assez éloquents : seulement 30% de filles en filière scientifique, alors qu'elles représentent plus de la moitié des effectifs dans les autres filières. C'est pas une fatalité, mais ça demande un vrai effort pour lutter contre ces stéréotypes. Et puis, l'histoire des "profils types", c'est aussi un peu biaisé par le système éducatif. On a tendance à valoriser certains types d'intelligence (logique, verbale) au détriment d'autres (artistique, kinesthésique). Du coup, on étiquette vite fait les élèves comme "bons" ou "mauvais", sans forcément tenir compte de leurs forces et de leurs faiblesses. Une étude de l'INSEE montre que les enfants issus de milieux favorisés ont plus de chances de réussir dans le système scolaire, pas forcément parce qu'ils sont plus intelligents, mais parce qu'ils ont un meilleur accès aux ressources et à l'accompagnement. Faudrait peut-être revoir notre façon d'évaluer les compétences, et arrêter de mettre tout le monde dans le même moule. C'est comme en cuisine, on ne fait pas une bonne sauce en utilisant toujours les mêmes ingrédients et les mêmes techniques. Faut de la diversité et de la créativité !
FoudreIngenieuse18 :

C'est intéréssant tout ça. L'histoire de l'auto-censure chez les filles, c'est malheureusement un fait. On le voit bien dans les métiers techniques aussi, où il y a une sacrée disparité. Pour revenir à la question initiale, je pense que connaître sa classe à l'avance, ça pourrait avoir un impact positif si c'est bien utilisé. Imaginez, on pourrait mettre en place des ateliers de pré-rentrée pour les élèves qui vont en seconde, par exemple. Des trucs ludiques, pour qu'ils fassent connaissance entre eux, qu'ils découvrent les matières, qu'ils rencontrent les profs. Ça pourrait les rassurer et les motiver. Après, l'idée serait pas de leur faire faire tout le programme en avance, mais de les mettre en confiance et de leur donner des outils pour réussir. Le but c'est que cela demare sur de bonne base. Mais pour ça, faut des moyens, et c'est là que le bât blesse. Si c'est juste pour faire des prédictions à la Madame Irma et qu'il n'y a pas d'accompagnement derrière, ça sert pas à grand chose, voir ça peut même être contre-productif. Il faut vraiment réfléchir à comment on utilise cette information pour que ça bénéficie à tous les élèves, pas seulement aux plus privilégiés. Il y a des ressources qui peuvent aider, je pense qu'il faut regarder cette fiche classe 2025 et 2026 en fait. Et puis, il faut aussi tenir compte des rythmes de chacun. Certains élèves ont besoin de temps pour mûrir, pour trouver leur voie. Si on les force à choisir trop tôt, on risque de les braquer ou de les décourager. L'orientation, c'est un processus qui doit se faire en douceur, avec l'aide des profs, des conseillers d'orientation, des parents, mais surtout en écoutant l'élève. C'est un peu comme un circuit électrique, si on force le courant, ça risque de griller le fusible ! Faut surtout faire attention à ne pas créer des castes ou des filières élitistes dès le collège. Tous les élèves doivent avoir les mêmes chances de réussir, quel que soit leur origine sociale ou leur profil. C'est un défi important, mais c'est essentiel pour construire une société plus juste et plus égalitaire. C'est pas gagné, mais si on travaille tous ensemble, on peut y arriver. Un peu comme quand on installe un réseau électrique, il faut que tous les éléments soient bien connectés pour que ça fonctionne correctement.
VentMystral :

Carrément d'accord avec l'idée des ateliers de pré-rentrée pour la seconde, FoudreIngenieuse18. On pourrait imaginer des simulations de projets concrets, des défis créatifs en groupe, pour briser la glace et montrer que l'école, c'est pas juste une accumulation de savoirs théoriques. Un peu comme dans les stages de team building en entreprise, mais adaptés aux ados. Ça pourrait vraiment aider à créer une dynamique positive dès le départ et à désacraliser l'entrée au lycée.
Camille :

Tellement juste.
AiguilleurZélé73 :

Tout à fait.
CosmicRunner :

Merci pour toutes ces infos et ces pistes de réflexion ! C'est super enrichissant.
VentMystral :

De rien ! Ravi d'avoir pu contribuer.
Camille :

Si on veut vraiment que cette info sur la classe future serve à qqch, je pense qu'il faudrait proposer des bilans personnalisés, un peu comme en kiné. On évaluerait les forces et les faiblesses de chaque élève, ses besoins spécifiques, et on lui proposerait un accompagnement adapté. Par exemple, si un élève a des difficultés en maths, on pourrait lui proposer du soutien scolaire ou des exercices spécifiques. Si un autre est timide, on pourrait l'inscrire à un atelier théâtre pour l'aider à prendre confiance en lui. L'idée, c'est de transformer cette info en un outil positif pour aider les élèves à s'épanouir. Mais bon, ça demande des moyens et une vraie volonté politique, évidemment.
FoudreIngenieuse18 :

Ok, si je résume, on est partis de l'idée de savoir si connaître sa future classe à l'avance pouvait impacter les élèves. Plusieurs points sont ressortis : * Ça peut être bien si c'est utilisé pour préparer en douceur, avec des ateliers et du soutien. * Faut faire gaffe à l'effet Pygmalion et aux stéréotypes, surtout pour les filles dans les sciences. * Important de pas créer des filières élitistes et de laisser de la place à tous les talents. * L'accompagnement personnalisé, comme en kiné, serait top, mais ça demande des moyens. En gros, c'est une bonne idée potentielle, mais faut pas que ça empire les inégalités existantes.